L’« Open Grid Forum » est un regroupement international de chercheurs, de développeurs et d’utilisateurs, basé à Chicago. Un de ses buts premiers est l’interopérabilité pour les grilles de calculs. L’OGF s’est formée en Juin 2006, par la fusion du « Global Grid Forum » (GGF) et de l’« Enterprise Grid Alliance » (EGA). Malgré un démarrage assez difficile, l’OGF a pris de l’importance lors de la dernière conférence du SuperComputing (SC07, Reno, Nevada, USA).
L’OGF y a fait une démonstration de nombreuses applications, avec son groupe de travail « Grid Interoperation Now » (GIN) à travers plusieurs réseaux hétérogènes, et des grilles majeures du monde du calcul telles que celles de TeraGrid, de l’EGEE, du NAREGI, de NorduGrid, de l’Open Science Grid, du Pragma, de la DEISA, de l’UK National Grid Service et de l’APAC. Ces applications comprennent des nouveaux langages et nouveaux protocoles, pour la gestion des tâches et des soumissions (JSDL et BES), du stockage (GSM), des API de commandes et d’Échanges de données (GridRPC, SAGA, GIR) et des protocoles réseaux (GFTP, NML, NM et INFOD).
Cependant, l’événement majeur pour l’OGF concerne son adoption dans des applications par les professionnels du secteur, annoncé juste après le SuperComputing. En effet, le profil de base de HPC de l’OGF se trouvera dans les produits de Microsoft (avec HPC Serveur 2008), de Altair (avec BS Professional) et de Platform Computing (avec Platform LSF Pro). Ainsi, les grilles basées sur ses produits devraient pouvoir partager leur calcul comme s’ils utilisaient le même produit.
Cette annonce est stratégique pour Microsoft, qui vient de publier la première béta de son système Windows HPC Server 2008. En effet, la part des produits de Microsoft a été fortement réduite dans le monde du HPC (voir le BE 100), principalement pour des raisons de performances et de systèmes vieillissants (la dernière version date de 2003). C’est pourtant un marché des plus dynamiques, qui reste en pleine croissance et qui consomme actuellement plus d’un quart du marché des processeurs (contre 16% il y a 3 ans). Microsoft a donc investi dans ses produits de HPC, avec sa nouvelle plate-forme nettement plus performante (30% annoncés) que la précédente, avec de nouveaux outils de simplification de déploiement, et des extensions de sa plateforme de développement .Net, spécialisées dans le calcul haute-performance. Enfin, Microsoft a choisi d’utiliser des standards comme OpenMP, MPI, déjà très répandues, ainsi que les standards de l’OGF.