Expérience marrante à laquelle j’ai assisté.
Le CCIT (California Center for Innovative Transportation), le département d’ingénierie civile et environnementale de Berkeley, le département des transports de Californie (Caltrans) et Nokia se sont associés, le 8 février dernier, pour réaliser une expérience grandeur nature de surveillance en temps réel du trafic autoroutier grâce à des téléphones GPS.
L’idée de l’expérience consistait à mettre en place une situation de test, en grandeur réelle, avec une centaine de véhicules équipés de téléphones cellulaires GPS se déplaçant sur une portion restreinte d’autoroute, dans la baie de San Francisco. La difficulté de l’expérience consistait à quantifier la quantité de données nécessaires et suffisantes pour obtenir des données fiables sur la fluidité du trafic tout en minimisant les communications et en maximisant la confidentialité des communications.
Pendant 7 heures, cent véhicules pilotés par des étudiants de Berkeley ont tourné sur une portion autoroutière de 8 miles (12,9km), en envoyant leurs coordonnées et leur vitesse, grâce à leur téléphone portable, à des serveurs distants. Les données étaient cryptées en utilisant un cryptage asymétrique dont la clé publique est celle du serveur central. Les informations sont cependant envoyées dans un premier temps à un premier serveur anonymiseur, qui retire toutes les informations de provenance dans les données. Ainsi le premier serveur ne peut décrypter les données, et le serveur central ne peut pas tracer une personne en particulier.
Pour minimiser la quantité de données à envoyer, le logiciel du téléphone demande régulièrement aux serveurs quelle est la fréquence d’envoi dont le système a besoin, en fonction de la vitesse actuelle et de la présence d’autres véhicules dans le même secteur.
Après traitement et lissage des données grâce aux modèles de flux de véhicules développés par Berkeley, le résultat permet de calculer les vitesses moyennes et les temps de parcours entre plusieurs points. Les capteurs routiers classiques sont moins réactifs, moins résistants aux pannes, très localisés et plus chers à entretenir que ce système.
Ce système est assez fiable dès lors que 5% des véhicules sont équipés de ce genre de systèmes de localisation et d’envoi de données. Comme les systèmes GPS vont probablement se généraliser dans les téléphones portables dans les prochaines années, ce modèle a une bonne possibilité de croissance.
Cette expérience a été un succès de collaboration entre des institutions publiques et privées, d’organisation et de démonstration du potentiel de ces technologies.