Innovations technologiques dans la version 10 de Flash Player

29 May 2008

Flash

La plateforme Flash de la compagnie américaine Adobe est une des plateformes les plus répandues dans l’informatique personnelle et professionnelle. Compatible avec la plupart des systèmes d’exploitation et des architectures, cette plateforme multimédia axée sur la gestion des graphiques vectoriels et de la vidéo a un taux de pénétration qui est, grâce à sa très forte présence sur le Web, supérieur à 98% des machines de bureaux.

Nouvelle version béta de Flash10

Adobe vient d’annoncer la phase de test de sa nouvelle version. Plusieurs innovations technologiques ont été dévoilées, notamment sur la gestion des graphiques 3D, l’accélération des rendus graphiques et sur les protocoles de communications peer-to-peer.

Innovations

Support de la 3D

Tout d’abord, l’introduction d’un moteur de graphiques 3D ouvre des possibilités nouvelles pour les présentations interactives ou les mini-jeux en lignes, qui sont les premiers utilisateurs de Flash. Ce moteur reste très limité, comparé aux moteurs de jeux vidéo classiques car il ne possède pas de fonctions de « shaders », de transformations complexes ou de gestion avancées des sources de lumières; cependant, il est capable de déplacer et d’animer des textures, permettant ainsi une transition simple entre la 2D et la 3D.

Accélérations matérielles

Ensuite, la plateforme permet d’utiliser les accélérations matérielles des cartes graphiques pour le rendu des images. Avec les cartes graphiques de plus en plus puissantes dans les ordinateurs personnels, ces accélérations devraient décharger les processeurs principaux de certains calculs graphiques, améliorant donc la fluidité des animations de type Flash.

Meilleur rendu

Au niveau du rendu, un nouveau moteur de gestion du texte supportant mieux tous les types de langages (notamment extrême-orientaux) ainsi qu’une interface de programmation de gestion des effets de déformations graphiques et de déformations d’images font leur apparition dans cette version. Ils devraient permettre de réduire les différences de capacités entre les applications riches et applications classiques.

P2P

Cependant, l’évolution technologique la plus intéressante, et la plus marquante consiste en l’intégration d’un protocole de communication peer-to-peer (p2p) dans la plateforme. En effet, Adobe a racheté une compagnie californienne, en 2007, Amicima, spécialiste des applications et des réseaux peer-to-peer, et a utilisé son savoir-faire pour permettre aux applications Flash de se construire leur propre réseaux décentralisés.

P2P vs CDN ?

Cela répond à une demande forte, puisque le coût principal pour les sites web à forte audience se trouve dans la bande passante consommée. Les sites web importants utilisent très fréquemment des prestataires CDN (Content Delivery Networks) afin de gérer leur trafic et leur bande passante. Malgré cela, pour les sites multimédias et les sites de vidéos, les coûts dus à leur bande passante consommée sont très importants. L’utilisation de technologies de p2p permettrait de diminuer notablement ces coûts.

RTFMP vs RTMP

Avec ce nouveau mode de réseaux sur la plateforme Flash, Adobe a introduit un nouveau protocole. Le protocole de streaming actuel utilisé par Flash (le RTMP) est un protocole orienté connexion se basant sur le protocole TCP et ayant des encapsulations pour les protocoles HTTP et HTTPS afin de traverser les pare-feux (firewalls). Le nouveau protocole, nommé RTFMP, se différencie par son mode non-connecté basé sur UDP et par son chiffrement de toutes les données utilisateurs.

Ainsi, il sera dorénavant plus simple de construire des applications p2p, autour de la plateforme Flash, sans avoir à redévelopper une architecture peer-to-peer ou se préoccuper de la confidentialité des communications. La portée de ces améliorations au niveau des applications riches et au niveau des relations entre fournisseurs de contenus et distributeurs n’est pas encore déterminée, car les restrictions d’Adobe sur sa plateforme sont inconnues.

Sources :

Jean-Baptiste Kempf